Le début de mon calvaire
J’ai fait l’expérience du harcèlement/bullying à la vingtaine et au début de la trentaine en tant qu’éducatrice. Avant mon expérience de harcèlement, j’avais entendu parler de harcèlement et j’éprouvais de la compassion pour les victimes de harcèlement. Mais je n’ai jamais pensé qu’un jour que j’en ferai l’expérience. J’étais naïve de croire que j’étais en sécurité dans un établissement éducatif. Quand le bullying a commencé, je n’étais même pas consciente que c’était du bullying. Cela a commencé en 2011, après avoir complété mon Post-Graduate Certificate in Education (PGCE). Des collègues, surtout ceux qui étaient plus âgés que moi, ont commencé à me cibler par jalousie. Cependant, ils ne le faisaient pas ouvertement mais dans mon dos. Un collègue a commencé à se moquer de moi et à répandre des rumeurs malveillantes sur moi régulièrement et à encourager les autres à en faire de même. Ainsi, non seulement le personnel enseignant croyait à ces rumeurs, mais aussi le personnel non-enseignant et les élèves. Le bullying a empiré quand j’ai commencé un Master en Education et j’ai acheté ma voiture. J’avais aussi remarqué que quelques objets disparaissent comme un DVD éducatif, 2 calendriers, et aussi des fleurs que les school leavers m’avaient laissées.
Attaques personnelles sur mon papa
Puis il y a eu aussi un membre du personnel non-enseignant qui a commencé à dire du mal de moi dans mon dos et qui me regardait souvent avec haine. Cependant, un jour il est allé trop loin. Cette personne connaissait de vue mon papa et m’a humiliée en humiliant mon papa. Mon papa avait contracté la polio en 1949 quand il avait 4 ans. Depuis il boite. Cependant, cela ne l’a pas empêché de recevoir une bonne éducation, un emploi décent et de se marier. C’est en entendant des moqueries et allusions mesquines et dégradantes sur mon papa de la part de pas mal de mes collègues et de certains du non-teaching staff dans le staff room, que j’ai compris ce qui s’était passé. Des exemples de ces commentaires insultants sont comme suit : Comment un handicapé pouvait-il faire la cuisine ?? … S’il est handicapé, ça veut dire qu’il n’est pas productif dans son travail … Comme il est handicapé, il doit être un locataire (mon papa a d’ailleurs toujours possédé sa maison) … que mon papa handicapé était sûrement pauvre et que je n’avais pas ma place dans un collège qui accueille encore des élèves de milieu aisé… Ce jour-là, je me souviens avoir pleuré dans la bibliothèque. J’ai même été traitée de menteuse quand ils ont rapporté que j’avais une fois mentionné que mon papa était fonctionnaire. Ironiquement, cette attaque a pris fin quand un collègue dont la femme avait travaillé avec mon papa lui a confirmé que mon papa a été en effet son collègue. Cette attaque cruelle sur mon papa m’a profondément dégoûtée et blessée et m’a fait perdre le respect que j’avais pour plusieurs de mes collègues. Cette attaque est celle qui m’a le plus blessée. Quelques années plus tard, j’ai affronté ce persécuteur. Il a nié catégoriquement comme je m’y attendais mais au moins j’ai pu l’affronter à ce sujet. A chacun sa conscience.
Toutes ces rumeurs malveillantes et ces commentaires dégradants et blessants étaient dits dans mon dos ou sous-entendus malicieusement. Beaucoup de mes persécuteurs réussissaient à dresser beaucoup de personnes contre moi. Toutes ces tactiques sont typiques d’un type de harcèlement qui est indirect : le covert bullying. Quand j’ai effectué des recherches sur Internet sur le harcèlement au travail, j’ai rencontré deux termes : workplace bullying et covert bullying. Ces deux termes décrivaient exactement ma situation. Le staff était grand et il y avait la mauvaise habitude de discuter et/ou de se moquer des collègues avec des élèves. Ainsi, l’environnement de travail était un terrain propice aux rumeurs et au covert bullying. Ce que je disais et faisais au staff room était vite rapporté auprès des élèves et ce que je disais ou faisais en classe était vite rapporté au staff room.
J’ai commencé à déglutir compulsivement car j’étais devenue très anxieuse et je refoulais mes émotions. Et mes persécuteurs ont sauté sur l’occasion pour m’humilier davantage. J’étais toujours sur mes gardes car je devais faire très attention à ce que je disais ou faisais. Je me suis sentie complètement seule. Une collègue que je considérais comme une amie s’est retournée contre moi et a commencé à se réjouir de ma persécution. Les collègues qui n’approuvaient pas le harcèlement que je subissais restaient tranquilles ou en parlaient derrière mon dos.
Je savais que j’étais ciblée par des collègues jaloux. Ces derniers étaient des personnes négatives qui n’avaient pas de reconnaissance pour ce qu’il y avait de bien dans leurs vies et qui se comparaient sans cesse à moi. Ils étaient si malheureux qu’ils se sentaient mieux et étaient fiers d’eux-mêmes quand ils essayaient de m’écraser. Au fond, je savais que ce harcèlement aurait pu prendre fin si je m’étais conformée à mes persécuteurs : en d’autres mots, si j’avais cessé de donner le meilleur de moi-même à mes élèves, cessé d’être une prof attentionnée, cessé d’être gentille et compatissante, cessé d’aller au travail en voiture, cessé mes études de troisième cycle (postgraduate), cessé de voyager, cessé de porter de jolies robes… finalement, si je cessais d’être moi-même. Mais j’ai choisi de rester fidèle à moi-même même si je savais que j’attisais la jalousie de mes collègues. Je suis une personne orientée vers des objectifs et je ne changerai pas pour faire plaisir à mes persécuteurs. Cependant, en dépit de cet enfer quotidien, j’avais complété et réussi mon Master et je me suis rendue en Australie pour mon Graduation Ceremony en 2012. Cela a été une douche froide pour certains collègues qui en étaient tellement découragés qu’ils ont cessé de me harceler. Ils avaient compris que je ferai toujours ma route, que ça leur plaise ou non. Cependant, cela n’a fait qu’exciter la jalousie d’autres collègues. Une fois, j’ai surpris une conversation qui portait sur comment je faisais mes classes. Elles n’appréciaient pas que je donnais des handouts à mes élèves. J’ai entendu une collègue dire que j’avais donné un handout sur le thème du suicide à mes élèves pour étudier et une autre collègue a haussé le ton et dit avec virulence que j’étais moi-même capable de me suicider. Je voudrais préciser que cette personne a éprouvé des remords vis-à-vis de son comportement persécuteur après quelques années. Mais comme je suis humaine, je ne pense pas un jour oublier cette attaque virulente et blessante. Et les témoins de cette attaque choquante ne l’ont non plus pas oubliée car cela a été évoqué plus d’une fois les années suivantes.
Beaucoup de mes collègues n’appréciaient pas ma bonne relation avec mes élèves. Ainsi, certains d’entre eux ont commencé à dresser mes élèves contre moi. Un jour j’ai réalisé que quelques cahiers de rédaction de mes élèves avaient été volés d’une pile qui était sur mon pupitre. A partir de ce jour, je n’ai jamais quitté les cahiers de mes élèves sur mon pupitre. Quelques années plus tard, j’ai appris que durant un staff meeting en mon absence, un membre de la Direction a dû rappeler que voler le cahier d’un élève sur le pupitre d’un prof est contraire à l’éthique professionnelle.
L’utilisation de rumeurs malveillantes comme principale méthode de persécution
La principale méthode de mes persécuteurs était de colporter des rumeurs malveillantes à mon égard. Répandre des rumeurs malveillantes est un exemple typique de harcèlement indirect (covert bullying). Comme je n’avais pas qu’un harceleur mais plusieurs, je savais que je subissais du workplace mobbing. Mes persécuteurs agissaient en groupe. Une personne se sent plus forte dans un groupe que seule. Et j’avais observé que mes persécuteurs avaient besoin des autres, le maximum de personnes pour que les rumeurs aient l’effet escompté. Ils lançaient une rumeur malveillante sur moi et presque tout le monde tombait dans leur panneau. Je ne pouvais pas me défendre car je savais qu’on ne me croirait pas. Les rumeurs étaient répandues 3 à 4 fois par semaine. Puis elles étaient devenues quotidiennes. J’étais jugée, moquée et calomniée tous les jours. Mes persécuteurs exagéraient mes faiblesses et imperfections ainsi que tout ce que je faisais et disais. Le fait de porter une jolie robe était suffisant pour me persécuter. Quelques-uns de mes collègues ont dressé mes élèves contre moi plus d’une fois. Heureusement, après quelques mois, plusieurs de mes collègues ont commencé à réaliser que j’étais traitée injustement et que mes persécuteurs avaient un hidden agenda. Petit à petit, ils ont cessé de participer au mobbing qui a cessé temporairement.
Problèmes de santé
En 2015, j’ai commencé à souffrir de problèmes intestinaux, plus précisément de l’Irritable Bowel Syndrome (IBS). Les docteurs que j’avais consultés m’avaient dit que j’avais dû le développer en raison du harcèlement que je subissais. A cette époque, j’avais refusé d’admettre que le bullying me rendait physiquement malade mais maintenant je sais qu’ils avaient raison. Un gastroentérologue m’avait dit que le IBS était incurable et que je devais apprendre à vivre avec cette condition. Persévérante de nature, je me suis juré que j’allais en guérir coûte que coûte. Entretemps, j’avais beaucoup d’incidents embarrassants par rapport à mes soucis intestinaux au travail. Cette fois-ci, il y avait des personnes qui ont essayé de me rabaisser pour cela. Mais j’avais expliqué à mes élèves que c’était un problème de santé et elles avaient alors ignoré les rumeurs et les moqueries et l’atmosphère est devenue un peu plus vivable. Cependant les autres me persécutaient toujours mais je les ignorais. J’entendais parfois des murmures insultants de quelques collègues du genre : Li bizin met couche… Pendant cette période et en 2016, les persécuteurs n’étaient pas aussi virulents que les années précédentes mais le mobbing continuait. Comme le mobbing était indirect et dans mon dos, je ne savais pas toujours qui me ciblait. Et même si je le savais par moments, je ne pouvais pas les affronter car je savais qu’ils étaient suffisamment malveillants pour me dire que je m’imaginais des choses ; que tout était dans ma tête. Une autre raison est que j’étais seule contre des groupes de persécuteurs et que leurs attaques pouvaient devenir encore plus virulentes. Cependant, j’ai rapporté cette persécution à un membre de la Direction mais rien n’a été fait.
En 2017, tout en souffrant de l’IBS, j’ai développé une forme sévère de fatigue chronique. Par exemple, je ne pouvais pas monter les escaliers sans en être extenuée. Les docteurs ne pouvaient m’aider car mes tests médicaux n’affichaient rien d’anormal. Malgré le fait que je prenais beaucoup de compléments pour booster mon énergie, je n’arrivais pas à surmonter cette fatigue sévère. Cette dernière a été la pire expérience de ma vie. Cette fatigue était tellement sévère que c’était devenu un handicap. Et le pire c’était que je ne savais pas comment recouvrer mon énergie habituelle. J’ai dû prendre 3 mois de sick leave car je ne pouvais plus travailler normalement. Quand j’ai repris le travail, mon énergie était toujours très basse. Cette fatigue chronique s’est légèrement améliorée quand j’ai commencé à prendre des médicaments homéopathiques. Cependant je continuais à lutter à travailler et je rentrais extenuée et incapable de travailler davantage chez moi ou de faire des activités comme la Zumba que j’appréciais. J’ai dû prendre beaucoup de sick leaves. Si je pouvais quitter la maison pour aller au supermarché ou pour une sortie familiale, j’en payais le prix fort car je rentrais extenuée ou j’étais incapable de me lever du lit le lendemain. Entretemps, mes persécuteurs ont profité de cette fatigue chronique pour me discréditer. Beaucoup n’ont pas cru que je souffrais de fatigue sévère. Les rumeurs et la calomnie étaient à nouveau au rendez-vous tous les jours. J’ai été beaucoup jugée pour cette fatigue sévère et je me suis sentie très seule. Heureusement qu’il y avait le soutien de ma famille et du Bon Dieu. Je dois aussi mentionner qu’il y avait des collègues qui n’approuvaient pas le mobbing que je subissais et parlaient de moi en bien dans mon dos. Je suis reconnaissante pour le soutien indirect que j’ai reçu durant ces moments difficiles.
Le mobbing ne s’arrêtait pas aux portes de l’école. Comme beaucoup d’élèves et quelques membres du staff vivent dans ma région, les rumeurs et la calomnie étaient répandues dans ma région également. J’étais régulièrement jugée dans ma vie de tous les jours, que ce soit dans mon voisinage, au supermarché, à l’église et dans un centre de méditation. Être régulièrement observée et jugée en dehors de mon lieu de travail toxique a contribué davantage à mon anxiété.
Rétablissement partiel et fin du mobbing
Je souffrais toujours de fatigue chronique et de l’IBS en 2018. Heureusement que la Direction avait changé entretemps et qu’elle était plus réceptive à mon expérience de persécution. Une brève mention a été faite lors d’un staff meeting que le bullying n’était pas approuvé parmi le personnel. Des persécuteurs ont compris le message et se sont calmés pendant un certain temps puis ils ont repris leur mauvaise habitude comme on pouvait s’y attendre. Être physiquement malade depuis des années ne me permettait plus de supporter cette persécution ; je sentais que j’allais craquer. De plus, je souffrais de brain fog, de stress aigu et d’anxiété. Et je commençais à faire des crises d’angoisse au travail. Je sentais vraiment que j’étais au fond du gouffre. Heureusement que j’ai été initiée à une méthode de guérison naturelle (pranic healing) par une voisine compatissante. Semaine après semaine, j’ai commencé à recouvrer mon énergie et à guérir de l’IBS. J’étais très soulagée de finalement guérir de ces deux gros soucis de santé et de devenir plus forte physiquement.
Cependant mentalement, je n’en pouvais plus. Quand j’ai commencé à avoir des pensées suicidaires, j’ai su que je c’était la confirmation que je ne pouvais plus supporter ce mobbing. Je voulais que ce mobbing cesse mais je ne savais pas comment et je ne voulais pas démissionner de mon poste. Je savais que je devais prendre une décision importante mais je ne savais pas si je devais : démissionner ou trouver une solution permanente pour que le mobbing cesse. J’ai décidé de faire une neuvaine et ma prière a été exaucée avant la fin de ma neuvaine. J’ai eu l’idée de lancer un Anti-Bullying club pour mon école. Quand un membre de la Direction a accueilli cette initiative avec beaucoup d’enthousiasme, j’ai su que c’était la bonne décision. Quand des élèves ont commencé à me demander pourquoi je lançais ce club, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai avoué que je subissais moi-même du harcèlement par des collègues sans mentionner de noms. Beaucoup d’élèves n’étaient pas du tout surprises alors que d’autres étaient choquées ou refusaient de me croire. Je n’oublierai jamais les regards remplis de haine que j’ai reçu de la part de mes persécuteurs et de ceux qui les soutenaient. Mes persécuteurs savaient qu’ils ne pouvaient rien contre moi car ils avaient perdu le soutien des élèves et du staff qu’ils avaient l’habitude de dresser contre moi par des rumeurs malveillantes. Il y a eu une dernière tentative pour répandre une rumeur à mon sujet mais personne n’a réagi et n’est tombé dans leur panneau et j’ai su à ce moment-là que le mobbing avait finalement pris fin après 8 longues années. Mes anciens persécuteurs me toléraient désormais. Plusieurs agiront comme si de rien n’était.
L’après-mobbing
Le mobbing avait heureusement pris fin mais en 2019, j’ai commencé à avoir d’étranges symptômes : je souffrais de fièvre, de douleurs musculaires, de gaz chroniques ainsi que de stress post-traumatique (PTSD en anglais). J’ai d’abord cru que ces symptômes étaient des réactions au pranic healing. Puis j’ai compris qu’ils étaient en fait des symptômes psychosomatiques grâce à la psychologue de l’école. Je lui en parlais car elle a soudain eu une épiphanie et m’a dit que je souffrais de symptômes psychosomatiques. En d’autres mots, tout le stress émotionnel que j’avais accumulé et opprimé durant des années était en train de sortir physiquement. J’éprouvais aussi des difficultés à m’exprimer verbalement et à prononcer des mots correctement.
J’ai décidé de consulter 2 thérapeutes pour m’aider à surmonter ce stress émotionnel. Mon expérience avec ces deux thérapeutes a été en général positive. Cependant, au début de la thérapie, les deux ont sous-estimé l’impact du mobbing sur moi. Il était évident qu’ils avaient du mal à comprendre le bullying/mobbing car ils ne l’ont pas vécu personnellement et qu’ils pouvaient avoir très peu ou pas d’expérience avec les victimes de bullying. Comme le bullying que j’ai subi était du type indirect (covert bullying), j’ai dû insister auprès d’un thérapeute que je n’avais rien inventé. Devoir prouver à votre thérapeute que ce que vous avez vécu est valide est extrêmement frustrant. Cependant, cela a été un mal pour un bien car cela m’a motivée à aider d’autres victimes de harcèlement et à me reconvertir professionnellement en tant que consultante en harcèlement. Finalement, les deux thérapeutes ont validé ce que j’ai subi. Ils ont confirmé que mon expérience du bullying a été traumatisante et que j’avais développé des symptômes de stress post-traumatique (PTSD en anglais). Ils m’ont fourni quelques ressources pour mieux gérer mes symptômes de stress post-traumatique (PTSD). J’ai fait de mon mieux pour les mettre en pratique et il y a eu quelques progrès. Et je souffrais toujours d’une fièvre chronique, des douleurs musculaires et de gaz mais à un rythme moins fréquent.
Cependant, travailler dans cette école me rappelait systématiquement le harcèlement que j’avais subi dans le passé. Je n’avais plus de crises d’angoisse mais j’avais toujours l’impression que j’étais sur le point d’en faire une. Je n’étais plus persécutée mais il suffisait d’une petite méchanceté pour faire remonter les mauvais souvenirs du passé. Et je souffrais toujours de fièvre, de douleurs musculaires et de gaz chroniques. A la fin de 2021, j’ai commencé à songer à démissionner de mon poste car j’avais fait de mon mieux de guérir tout en restant dans un environnement de travail qui déclenchait systématiquement les mauvais souvenirs de ma persécution. J’ai décidé de prendre du recul en prenant des congés et puis le fait de travailler à la maison en raison du Covid m’a fait du bien. Cependant, quand j’ai repris l’école en février 2022, la fièvre et les douleurs musculaires chroniques étaient de nouveau au rendez-vous. Je me souviens avoir passé une bonne journée lors de la rentrée à l’école. Cependant, le lendemain matin, j’étais incapable de me lever pour aller travailler en raison de la fièvre et des douleurs musculaires sévères qui ont duré 3 jours. Quand j’ai repris le travail vendredi, je me suis dit que je devrais me sentir bien à présent. A ma grande surprise, j’ai souffert à nouveau de fièvre et de douleurs musculaires durant 3 jours la semaine suivante. Jeudi, la veille de mon retour au travail, j’ai décidé que je pouvais plus vivre ainsi. Je devais vivre ma vie et j’ai pris la décision de soumettre ma démission après presque 16 ans à mon poste. Avec le recul, cela a été la meilleure décision que j’ai prise pour ma santé et ma vie.
Après ma démission, la fièvre et les douleurs chroniques ont cessé graduellement jusqu’à disparaître complètement. Cependant, les symptômes de stress post-traumatique sont beaucoup plus complexes. J’ai réalisé que, en dépit du fait que j’avais quitté mon environnement de travail toxique, des détails de ma vie de tous les jours pouvaient me rappeler ma persécution et déclencher de la panique et de l’anxiété. Malgré le fait que je m’étais tournée vers des méthodes de guérison naturelles pour surmonter mon expérience traumatisante, les symptômes de PTSD ne faisaient que persister. Ce n’est que quand j’ai commencé un travail corporel somatique que les symptômes de PTSD se sont atténués. Je suis maintenant arrivée à la fin de mon cheminement de guérison et plus forte que jamais à tendre la main aux autres victimes de bullying pour faciliter leur guérison et promouvoir leur bien-être.
Janvier 2023